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Le Donjon du Bellay – Mon jeu co-créé avec des enfants

Celles et ceux qui me suivent au delà de ce site le savent, et le peu d’actu sur Feel-My-Geek en ce moment en est une conséquence, je me suis récemment lancé dans la création de jeux de société / jeux de plateau.
J’aime le jeu, j’aime créer, j’aime distiller de la bonne humeur, alors je me suis dit qu’il serait sympa de cumuler tout ça. C’est donc entre l’écriture de deux bouquins que j’ai commencé à bosser sur différents projets de jeu. En voici un. 

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Boite2Le Donjon du Bellay est un mini Dungeon Crawler, un petit jeu d’exploration de donjons, dans lequel les joueurs doivent explorer un donjon labyrinthique pour y affronter moult créatures infernales, tout en essayant de ne pas perdre la vie en tombant dans un piège.

La particularité est ici que j’ai développé ce jeu avec des enfants d’une école primaire dans laquelle je bosse. J’ai conçu le gameplay, mais je leur ai demandé de dessiner les différents éléments du jeu.

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C’est ainsi qu’ils ont pu dessiner les couloirs et les bifurcations, directement sur ce qu’allaient être les cartes, et que je leur ai proposé de m’expliquer ou de me dessiner leurs idées pour les pièges et les monstres, afin que je les (re)dessine au propre pour le jeu. J’ai sélectionné les plus fous, les plus drôles ou les plus originaux, et autant dire que j’ai eu quelques fous-rires en chemin.

Certaines idées m’ont épaté par leur créativité, leur naturel, leur candeur. Notamment deux enfants, le petit Sam (6 ans) et la petite Anaïs (7 ans) sont venu(e)s avec des idées de folie. Moi qui suis du genre expressif devant des trucs créatifs, j’ai exulté comme un gamin, justement. Du bonheur.

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Concernant les héros du jeu, je m’en suis chargé, car je voulais qu’ils respectent un principe de formes présentes sur un set de dés commandés un peu au hasard pour le jeu. Je m’étais dit « prends un lot de dés variés, tu leur trouveras bien une utilité ».
Je suis donc parti sur 12 héros/héroïnes-robots (6 garçons et 6 filles, vive la parité !), avec des styles différents, et des noms composé.

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Au moment de jouer, le donjon lui-même se fabrique de façon aléatoire, en posant les tuiles face cachée, tant qu’on garde en tête la simple règle que chaque virage doit être symbolisé par une tuile « bifurcation », posée face visible. À partir de là, et sans oublier qu’il n’y a que 12 bifurcations, on peut imaginer tout un tas de donjons, de formes, de dispositions… Ci dessous, une des formes présente dans mon livret d’exemple (que je fournirai aux enfants avec le jeu), fortement inspirée par Space Invaders.

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En matière de gameplay, j’ai voulu un jeu hyper simple à comprendre et à prendre en main, afin qu’il puisse non seulement être joué par des enfants à partir de six ans, mais aussi et surtout qu’ils puissent y jouer sans la présence d’un adulte. Niveau temps de jeu, on est sur des parties classiques de 30 minutes, mais il est aisé de faire plus court, en utilisant moins de tuiles.
Le jeu est conçu pour être praticable d’un à six joueurs. On pourrait même monter à 12, mais je n’avais pas assez de dés/pions 😀
Et puis si c’est pour attendre deux heures avant de jouer…
Après une première explication et un ou deux tours pour se faire la main, tous les enfants qui ont testé ont intégré la façon de jouer et étaient vraiment dans le jeu.

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Dans le Donjon du Bellay, on peut donc rencontrer quatre types d’éléments :
– Des couloirs
– Des bifurcations
– Des pièges
– Des monstres
Le but du jeu est hyper simple : Dévoiler tout le donjon, en s’entre-aidant, et en poutrant le plus de monstres possibles par la même occasion. Parce que la bagarre avec des streums, quand on est môme, c’est rigolo.

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Pour gagner, et selon les joueurs, deux possibilités : Soit la victoire collective (tout le monde l’emporte dès lors que la dernière tuile est retournée), soit la victoire héroïque (l’emporte celle ou celui qui a vaincu le plus de monstres).
Quoi qu’il en soit, j’ai très vite constaté que les enfants avaient une propension à fonctionner en équipe, à s’aider et a jouer de façon coopérative.
Un régal.

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Pour ce qui est des combats et des lancers de dés, j’avais envie d’apporter une valeur éducative à l’aspect ludique. Les combats se font sur le principe de pierre-feuille-ciseaux, mais avec des groupes de formes. En gros, les héro(ïne)s ont chacun(e) une forme parmi six :
– Rond
– Triangle
– Carré
– Rectangle
– Pentagone
– Héxagone
Les formes à plus de quatre côtés sont dominantes sur les formes à quatre côtés, celles à moins de quatre le sont sur celles à plus de quatre, et celles de quatre dominent celles à moins. Vous êtes perdus ? Les gamins de six ans, eux, ils ont compris tout de suite. J’dis ça, j’dis rien…

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Pour plus de simplicité, je n’ai pas accordé de formes spécifiques aux monstres, et tout se joue aux dés. Pour l’emporter, votre forme (celle de votre personnage) doit battre la majorité des résultats obtenus aux dés. Si c’est le cas, le monstre est vaincu et vous gagnez un point de victoire. Sinon, selon les résultats, soit vous attendez le tour suivant pour continuer, soit vous perdez un point de vie.
Simple, assimilable en quelques secondes, jouable tout de suite, sans prise de tête.

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Et alors qu’un tel gameplay pourrait sembler hyper simpliste, pour les enfants qui jouent, chaque combat est épique. Les victoires occasionnent des ovations, et les défaites des rires francs et un esprit de camaraderie que j’aimerais bien trouver plus souvent dans les jeux entre adultes.
Il y a quelque chose d’agréable et de satisfaisant à voir des enfants s’amuser avec un jeu qu’on a développé avec eux. Une sorte de sérénité.
Les voir s’exclamer « C’est moi qui l’ai fait, lui ! » quand ils retournent une carte monstre, ou « C’est la langue avec des crottes de nez de Nathan, bwahahahaha ! » quand un copain tombe dans un piège vous donne le sourire pour la journée.

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Tous ces petits loups ne sont pas que joueurs de ce donjon, ils en ont aussi été les architectes. Et ça, ça n’a pas de prix. Voilà un projet que je ne suis pas prêt d’oublier, d’autant qu’ils me demandent à y jouer tous les jours 😀

Et pour finir, j’ai fabriqué une boîte de rangement, simple et sobre.

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Désormais, ce jeu fait partie des jeux de l’école, auxquels les enfants peuvent jouer pendant leurs temps périscolaires.
Pour ma part, j’envisage de me trouver un éditeur pour en proposer une version commerciale, avec des visuels refaits par un illustrateur, mais toujours à destination d’enfants.

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On finit sur des photos des héros, héroïnes, monstres et pièges, et je vous laisse essayer de deviner comment les enfants ont pu proposer telle ou telle idée. Quand à moi, je retourne en faire une partie !

 

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