Alors je viens de mater le trailer du prochain GHOSTBUSTERS, une suite-sans-en-être-une que je suis le seul de mon entourage à attendre avec curiosité et -je dois l’avouer- impatience.

Réalisé par Paul Feig, à qui l’on doit -entre autres- le très sympa Spy (une comédie d’espionnage avec l’excellente Melissa McCarthy, qui dénonce un peu les clichés sexistes d’Hollywood et du monde de façon plus générale), ce nouveau GHOSTBUSTERS propose un casting presque entièrement féminin, mais reprend les codes des deux premiers opus. On a donc trois scientifiques et une quatrième roue, ainsi qu’une secrétaire chargée de prendre les appels d’urgence. Seulement ici, les 4 chasseurs de fantômes sont des nanas, et la secrétaire un dieu nordique.

Alors avant de revenir sur le pourquoi de ce billet, j’aimerais juste détailler mes sensations en le visionnant. Pour faire court, au premier visionnage, j’ai kiffé. Sourire aux lèvres tout du long, le casting me plait vraiment, Melissa McCarthy promet d’être aussi fantastique que d’habitude, je sens déjà que je vais tomber amoureux de la blonde un peu borderline, et surtout, les fantômes ont l’air de tenir la route. Je finis donc de visionner ça avec une bonne impression. Et, presque immédiatement, le second effet Kiss-Cool vient me mettre un goût amer dans la bouche. Et j’ai pas mis deux heures à savoir d’où ça venait.

Hollywood. T’as encore tout gâché. Putain de raciste que tu es.

C’est marrant, Chris Rock en parlait justement dans son speech d’ouverture des Oscars, vous savez cette réunion de milliardaires qui viennent se sentir leurs pets entre copains, en faisant genre d’en avoir quelque chose à foutre de recevoir une statuette qu’ils savent généralement depuis des mois qu’ils vont recevoir. Bon, et ben en génie de la prose qu’il est, Chris Rock les a tous fracassés en deux phrases. Je vous mets le lien ici, pour celles ou ceux qui ne l’auraient pas vu.

Donc, pour en revenir à GHOSTBUSTERS 2016 : Comme dans ceux de l’époque, on a 3 scientifiques à l’esprit brillant, et un quatrième personnage, sans doctorat ni diplôme avancé. Comme dans ceux de l’époque, le casting propose trois blancs et un noir. Comme dans ceux de l’époque, vous avez deviné qui est cette fois caissière dans le métro ?
Putain, ça me fout la rage.

Ils étaient si près du but. On nous propose un film dans lequel le casting est majoritairement féminin et où les nanas ne sont pas des gourdes ou des bombasses, mais justement des vraies femmes comme on en croise tous les jours (pour peu qu’on fréquente des laboratoires qui bossent sur la physique quantique). On commence à croire à une volonté féministe (tout de suite, les grands mots, je suis un fou), un souhait réel de se détacher du sexisme inhérent à Hollywood. On saupoudre d’un peu de mixité. Et là, ça aurait pu être parfait, rattraper l’erreur (alors commune) commise y’a 30 ans, et nous montrer que oui, aujourd’hui, on peut être une femme, noire ET scientifique. Mais non. Missié Hollywood il é pa dako’.

On ne peut donc pas proposer une comédie qui ne soit ni sexiste, ni raciste ? C’est l’un ou l’autre ?
Je pensais qu’on avait évolué, en 30 ans. Hollywood nous rappelle que non. Ou en tout cas pas sur ce point là.

Alors je sais, c’est le cas tout le temps, partout, mais ça n’excuse ni n’amoindrit rien. Avec ce film, y’avait vraiment un coup à jouer. Là, on dit aux petites gamines noires que leur perspective d’avenir c’est de travailler dans le métro et d’exorciser leurs copines scientifiques en hurlant et en leur collant des torgnoles dans l’hilarité générale. Manque plus que le bucket, sérieux.
Je précise tout de même que je n’attaque ici ni Paul Feig, ni aucune des actrices du film, mais bien la machine Hollywoodienne, ce monstre surpuissant qui tire les ficelles dorées depuis les coulisses.

Merci, Hollywood, de nous rappeler pourquoi tu es si dur à défendre.

Mais allez, comme rien n’est jamais grave, à Hollywood, on finit en chanson :

When there’s something strange, in the neighborhood,
Who you gonna call?
Three WHITE scientists and some black-ass backup!

Va bien te faire enculer, Hollywood.