Ça faisait un moment que je n’avais pas écrit de chronique de film. Faut dire que même si je me suis tapé pas mal de daubes, aucune ne m’avait inspiré au point de passer du temps à écrire quelque chose.

Sauf que…
Hier, j’ai enfin pris mon courage à deux mains, et j’ai maté « Je suis une légende« , avec Will Smith. Enfin, quand je dis avec, je veux dire qu’il est dans le film, pas qu’on l’a maté ensemble… Non parce que bon… Enfin bref. Et bien pour le coup, l’inspiration, elle est venue toute seule.

« Je suis une légende », c’est ce genre de film que tu trouves pas top pendant que tu le regardes, nul dès qu’il est fini et qui t’énerve de plus en plus  à mesure que le temps passe et que t’y repenses. Quand on sait qu’au départ ça se veut une adaptation du roman éponyme de Matheson, ça fout encore plus les nerfs. Hormis le fait que le gars est quasi seul dans une ville dévastée, et son nom, ça n’a rien à voir. Ça serait un peu comme dire que Fast Five est une adaptation de La gloire de mon père, niveau respect de l’œuvre originale.

Alors sans plus attendre, voici ma review du film, forcément bourrée de spoilers.

Donc déjà, ça commence, on nous dit qu’un virus est parti en sucette y’a 3 ans et qu’il a transformé toute forme de vie humaine sur la planète (mutant les humains en sorte de zombies vampires). Toute ? Ben non, banane, sinon y’a pas de film. Non en fait y’a UN gars qui a survécu. Un des chercheurs qui bossaient sur ce virus censé défoncer le cancer, justement. Déjà là, j’ai envie de dire « comme par hasard ».

Ensuite, on est mis immédiatement dans le bain. Le mec chasse des cerfs au volant (et pas des cerfs-volants ou des cerveaux lents, même si tout est possible, dans ce navet) d’une GTO ou d’une GTS, j’y connais rien en bagnoles et à vrai dire, je m’en branle un peu. Faut juste retenir que c’est une caisse qui va vite et qui doit consommer zmilliard de litres au cent. Des litres de carburant qu’il chope où, exactement, 3 ans après que plus aucune pompe n’ait été rechargée ? Le mec a traversé tout le pays pour faire des pleins ? On pourrait y croire si le film ne nous montrait pas le contraire : En trois ans de temps, Neville s’est déplacé de l’équivalent de 5 pâtés de maison dans tous les sens autour de chez lui. Et il a tout scupulseusement noté sur une carte. Non, parce qu’il peut bouger son cul qu’en plein jour. Mais j’y reviens. D’abord, je voudrais en finir avec cette connerie d’histoire de cerfs.

Un bon chasseur, il voit un truc qui bouge, il prend son fusil, il tire…

Donc Neville, qui a sans doute faim, poursuit des cerfs à bord d’un bolide, avec un fusil de sniper à la main, et tente d’en shooter en passant à coté. Non mais on se foutrait pas un peu de notre gueule ? Le mec peut pas se garer à quelques mètres et les shooter de loin ? IL A UN PUTAIN DE FUSIL DE SNIPER ! Ou alors je sais pas moi, il prend un Hummer qui traîne dans la rue, il fait le plein avec les stations magiques et il les défonce à coup de pare buffles, les Bambis. Ou encore, il les double avec sa formule 1, freine, prend le temps de viser et en abat trois ou quatre. Et hop, barbecue pour deux semaines !

Mais non, tout ça semble bien trop compliqué pour le dernier homme sur terre.
Ça commence bien. Donc le mec repart bredouille (ou broucouille, pour les gens qui ont eu une enfance heureuse) et on se dit qu’il doit avoir la dalle… sauf que sa baraque est une succursale de Conserves Inc. Le mec a à bouffer pour dix piges ! MAIS POURQUOI TU CHASSES ALORS ? Pourquoi tu gâches tes munitions sur des biches que tu n’as pas besoin de bouffer ?

Non mais sérieux… Et le mec est censé être scientifique. Ça fait peur.

C’est Electro, qui doit faire la gueule…

Quand il est chez lui, c’est à dire après 17h et jusqu’à ce que le soleil revienne, Neville regarde la télé. En fait il regarde des enregistrements des infos, qui semblent venir directement des studios de télé, puisqu’ils ont les codes écran qui apparaissent. Bon c’est un détail, mais c’est encore un truc qui n’a aucun sens. Et puis c’est surtout cool, parce que ça veut dire qu’EDF peut virer tous ses employés. Apparemment une centrale électrique, ça tourne très bien sans que personne ne s’en occupe pendant trois ans.

Au secours…

J’ai pas d’amis…

Ah oui, Neville il a un chien, aussi. Et des potes au vidéo club du coin, mais ses potes c’est en fait des mannequins à qui il parle. OK donc plutôt que de prendre l’idée de la solitude d’un aspect dramatique et réaliste, ils ont préféré faire des blagues. Le mec est scientifique, donc cartésien, mais parle à des mannequins qu’il a pris le temps d’habiller et de positionner dans la boutique. On nous suggère même une possible relation sexuelle avec un des mannequins dans un futur proche… Dieu merci, on ne verra pas ça dans le film.

Quant à son chien, à un moment, Neville voit qu’il va faire nuit, un truc qui arrive à la fin de chaque journée depuis trois ans, hein. Ben il se chie dessus, comme si c’était la première fois. Parce que le spectateur, faut bien qu’il comprenne que quand même, ça fait peur. Alors là, le gars qui doit absolument rester alerte et en forme en toute circonstance, il fait quoi ? Il dort plié en quatre dans sa baignoire avec son chien… Non parce que dormir bien dans son lit, ça serait confortable, tu vois.
Ridicule.

C’est la bagarre !

Le film nous dépeint donc – assez maladroitement – le quotidien d’un homme qui cherche non seulement à survivre, mais aussi à dézombifier la population. Il possède un laboratoire dans sa cave et capture même une nana zombie pour faire des expériences sur elle. Le reste du temps, il le passe à courir après son con de chien. Chien qui va d’ailleurs se faire chiquer et qu’il devra tuer lui-même pour ne pas le laisser devenir un zombie. Gros moment d’émotion, malheureusement gâché par le fait qu’on le voit venir depuis le début. D’ailleurs, son chien se fait chiquer par une meute de chiens zombies qu’ils affontent au terme d’une scène qui n’en peut plus d’être ridicule.
Je m’explique. Le GIF ci-dessus établit bien le fait que Nevill est une armoire à glace, un scientifique gaulé comme un titan. Donc logiquement, force et intelligence, tout ce qu’il faut pour pas se faire avoir comme un bleu.

Et ben ça suffit pas…

Neville, durant l’une de ses patrouilles, tombe sur son pote le mannequin, mais posé devant un immeuble. Pas du tout là où il l’avait laissé. Neville prend alors peur et lui vide un chargeur dans la tronche. Puis il s’approche pour être sûr que le mannequin en plastique est bien mort et là, BIM! il tombe dans un piège et fout le pied dans un cable, qui le retourne en deux secondes, non sans lui fracasser le crâne par terre. Neville se réveille alors EN PLEINE NUIT, mais il a du bol, c’est visiblement le SEUL quartier du monde où il n’y a aucun zombie.
Voyant qu’il est accroché par le pied à 3 mètres du sol, que fait-il ? Il décide de couper le câble. Et comment il s’y prend ? Ben il le coupe au dessus de son pied, et tout naturellement, il s’écrase trois mètres plus bas, sur le dos. Ah et son couteau s’est évidemment planté dans sa cuisse. Et là je me dis : Si ça m’était arrivé à moi et que j’étais gaulé comme lui, je me serais hissé, redressé, j’aurai enroulé un bras avec le câble et je l’aurais coupé en dessous de moi, avant de me laisser retomber sur les pieds. Mais bon, je suis pas scientifique…

Qui qui qui sont les Snorkies ?

Et si vous vous demandez qui a bien pu foutre ce piège à cet endroit et ramener le mannequin, ben dites-vous bien qu’on ne le saura jamais. Et le n’importe quoi continue, puisqu’à ce moment là, le temps repart en arrière et qu’il ne fait plus complètement nuit, une bande de lumière d’une dizaine de centimètres au sol venant séparer Neville et son chien d’une bande de chiens fous zombies ! Oui, vous avez bien lu, Neville ne doit alors son sursis qu’à une fine bande de lumière au sol, suffisante à retenir des zombies qui ne meurent pas au contact du soleil, mais sont juste un peu cramés s’ils s’y exposent pendant longtemps (un peu comme moi, quoi). Ça n’a AUCUN putain de sens et l’urgence que cette scène est censée créer ne fonctionne pas du tout. Le soleil finit par se coucher et la ligne le lumière disparait, permettant à la meute de chiens zombies de foncer sur Neville et son chien. Neville tue tous les zombiedogs, mais son chien est blessé. Tristess, tu vas te retrouver tout seul parce que t’es trop con.
Je dirais bien qu’on récolte ce qu’on sème, mais on va me dire que je suis pas sympa…

Laissez moiiiii chanteeeeeer…

Dégoûté d’avoir du tuer son chier et son pote en plastique, Neville décide d’aller faire la fête avec les zombies, et si possible de se faire bouffer par la même occasion. Mais c’est quand même le héros et il reste bien quarante minutes de films, donc on peut pas le laisser mourir comme ça. Du coup, il est sauvé par une nana et son gamin, on ne sait pas trop comment, mais elle le ramène même chez lui. Et coup de bol, elle sait désinfecter et suturer des plaies. La vie est bien faite, quand même.

Neville du coup n’est pas très content, parce qu’en plus de lui bouffer ses céréales, la nana l’a ramené en pleine nuit chez lui, montrant à tous les zombies son adresse. Vous voyez comment c’est relou les témoins de Jeovah qui sonnent chez vous ? Ben imaginez 7 milliards de témoins de Jéovah et votre porte pour seule possibilité.
Du coup, les zombies ne mettent pas longtemps à rentrer en force chez Neville, y compris leur chef, un zombie qui n’a pas peur de la lumière; sans doute parce qu’il porte une chemise. Et là, on se marre. Pour nous mettre la pression en tant que spectateur, Neville va devenir Gilbert Montagné : Face à face à moins de deux mètres du king des zombies et armé de son fusil de sniper, il va le rater, le rater et le rater encore. C’est vraiment pas de bol.

Dumbest scientist alive

Du coup, comme les zombies sont partout, il décide de prendre la nana qui l’a sauvé par la main (et le gamin aussi, hein) et de les emmener à l’abri… dans sa cave. Non, parce que bon, quelle meilleure façon de fuir une armée de zombies que de s’enfermer dans un endroit qui n’a qu’une seule issue ? Pathétique. La scène suivante nous montre alors que son antivirus qu’il a testé sur la zombette qu’il avait kidnappée tantôt semble fonctionner, puisqu’elle n’a presque plus de vergetures. C’est à ma tante Simone, qu’il faudrait filer ce traitement, tiens…

Mais avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, une chiée de zombies arrive et l’oblige à fermer ses portes de verre indestructible, s’enfermant lui, la nana, le gamin et la zombette inconsciente dans 3 mètres carrés de laboratoire.

Et là… Oh putain. Je sais pas comment exprimer ce que j’ai ressenti avec la scène suivante… Le boss des zombies en est à son 25è coup de tête contre la porte vitrée et les fissures ressemblent vaguement à un papillon. Neville regarde ça, surpris et se souvient que le jour de l’évacuation de Manhattan, il y a trois ans, sa fille, incapable de la fermer trente seconde dans la voiture alors qu’il essayait d’écouter les infos, lui a dit « regarde, un papillon. »

WHAT THE FUCK ?!

Mais non, c’est pas fini. Parce qu’à ce moment-là, Neville voit que la nana a un papillon tatoué dans le cou ! UN-FUCKING-BELIEVABLE! Il se passe quoi là ? Sa fille était un genre d’oracle ? Y’a une destinée cachée ? Qu’est ce que ça vient foutre dans ce film, putain ?! Mais sérieux ? Je dois rire ou pleurer ? Neville comprend donc que cette nana est la clé de la sauvegarde de l’espèce humaine, m’voyez. Donc il fait une prise de sang à la Zombette, la file à la nana, et les enferme elle et son gamin dans un placard. Puis il sort une grenade d’un tiroir de son labo (rangé entre deux compresses et un scalpel, on sait jamais, quoi…) et se fait sauter avec – on l’imagine –  tous les zombies qui squattaient sa cave.

Fondu au noir (et je parle pas de Will Smith)…

Quelques jours après (on suppose), la nana arrive dans un campement où vivent quelques survivants qui – on ne saura jamais pourquoi – n’ont, comme elle, pas été infectés. Et Neville qui se croyait spécial…