
Hier je me suis dit « Soyons fou et regardons Atlantic Rim, en attendant la sortie de Pacific Rim. » Des fois, je suis con et j’ai des idées de merde. Hier c’était exactement ça. Mais comme je suis aussi sympa, je vais vous éviter de faire la même erreur que moi en vous proposant ma review du film. Ouais, j’ai du temps à perdre.
Atlantic Rim est ce qu’on appelle un Mockbuster, un film à petit budget copiant le concept d’un gros film de l’année. C’est soi-disant « volontairement » mauvais, mais je n’y crois pas. Je pense qu’au moins un acteur à chaque fois y croit et est persuadé qu’il joue dans LE film qui va le révéler au grand public. Et si Pacific Rim promet d’être le divertissement de cette année, Que dire d’Atlantic Rim ? Ben…

– « Arrête de faire la con, Johnnyta, et pilote ta capsule sous-marine. »
Pacific Atlantic Rim commence alors qu’on assiste à la fuite d’une plate forme pétrolière. Pour une raison inconnue, deux nanas sont envoyées dans un petit submersible pour aller inspecter les profondeurs sous-marines. Et ce n’est que le début d’une longue liste de choses qui n’ont aucun sens…

A ce moment-là, une créature sort de l’eau et explose la plate forme pétrolière d’un coup de tête. Sans pitié. L’action (trépidante comme pas deux) nous transporte alors au QG des Nations Unies (ici une fac, faute de budget), ou l’on nous présente l’Amiral (Graham Greene, le propriétaire des mines, dans Defiance et natif américain dans un milliard de films) et son assistant mexicain (pour la mixité ethnique). La pauvreté des dialogues atteint dès le début des niveaux d’absurdité rarement atteints même par les téléfilms de Hollywood Night et l’Amiral et son trouffion entrent dans une salle de classe, qui est prétendument leur salle de briefing. On sent bien que Greene devait avoir des travaux à faire chez lui pour accepter de jouer là-dedans et que rien dans son contrat ne l’obligeait à ne pas montrer qu’il se faisait royalement chier (double négation ! C’est que c’est pas de la lecture tout public, ça, attention !).
Là, ils font la rencontre de Jean-Jacques Fury (le cousin de Nick), la seule jolie fille du film et un laideron sans dents dans le rôle de la scientifique de service.

La vieille avec la coupe de cheveux de ma nièce d’un an et demi explique alors à l’Amiral qu’il faut envoyer leurs agents spéciaux, spécialement entrainés pour descendre dans les profondeurs les plus profondes, à l’aide de « costumes » (« suits » en anglais) qui s’avèrent en fait être des armures géantes.
Je ne vous cache pas qu’à ce moment-là, j’ai lutté pour ne pas abandonner et passer à autre chose. Mais j’ai tenu bon. J’aurais pas dû.
On passe alors à la présentation de deux des trois pilotes : un couple de militaires bourrés qui portent leur tenue militaire en pleine rue, ce qui est juste interdit sur le sol américain, mais c’est pas grave. On a ensuite droit au cliché de la baston contre de la racaille dans une ruelle, ce qui nous mène à l’une des pires scènes de combat de l’histoire du cinéma, faisant passer le mythique combat entre Kirk et le Gorn pour du Donnie Yen.
Ils rejoignent alors le troisième pilote, qui leur explique qu’ils doivent aller sous l’eau pour retrouver la plateforme pétrolière qui a disparu… Et là, la musique dramatique commence et on se dit qu’enfin, on va voir du robot géant coller des peignées à des gros poisscailles.
Et en fait… non.

I don’t wanna fall asleep…
Nos trois valeureux héros partent donc en direction du hangar, en marchant au ralenti, parce que ça tue, tu vois, et en portant de superbes combi moulantes avec des couleurs différentes. Force Rouge pour le blondinet, Force Bleue pour la nana et Force Verte pour le noir tatoué de service (quotas, quotas). la scène dure une bonne minute, durant laquelle ils sont filmés sous 4 plans différents, pour finir par un gros plan de l’entrejambe du noir. Non, je déconne pas.
Ils montent ensuite dans leurs robots et là je n’ai pas pu m’empêcher de pouffer de rire. Force rouge a un robot rouge et dans son cockpit, la lumière est… rouge ! Et devinez quoi… Force Bleue est dans un cockpit à la lumière bleue et Force Verte dans… enfin vous avez compris. Donc la NASA aurait trouvé rigolo de plonger les pilotes dans des cockpits à la lumière colorée et aveuglante et surtout en rapport à la couleur de leur costume ? Come oooooon… Les scientifiques de la NASA sont donc fans des Power Rangers. Bon ben c’est cool, j’ai un truc en commun avec les scientifiques de la NASA. je me sens tout de suite moins con.

À ce moment-là, j’ai l’impression que le film a déjà duré une demi-heure… alors qu’il ne s’est passé que 12 minutes. Les robots sont lâchés dans l’Atlantique et alors qu’ils sont dans l’eau depuis genre 5 secondes, les pilotes se plaignent déjà qu’il fait trop chaud parce qu’ils approchent du fond de l’eau. Putains de casse-couilles.
La descente continue, ponctuée d’échanges entre les pilotes et la bande de l’Amiral :
– « Il fait vachement chaud, là. »
– « Mais non. Continuez à descendre. »
– « Ben si quand même, là, il fait chaud… »
– « Chut. C’est normal. Continuez à descendre. »
– « Ouais mais quand même… »
– « Tutututut ! »
Et là, c’est le drame. Le robot de la nana se déconnecte et elle panique parce que vous comprenez, elle ne peut plus respirer depuis une seconde. Les acteurs qui sont au poste de contrôle n’en ont rien à branler et on sent bien qu’ils ont hâte que le cauchemar que représente ce film soit fini. Nous aussi, j’ai envie de dire.
Pendant ce temps, on est toujours sur une scène de descente des robots vers le fond de l’Atlantique, qui dure depuis plus de 3 minutes. 3 minutes de robots à peine visibles à l’écran, de séquences en CGI réutilisées en les inversant (un coup le robot vert est à gauche, un coup il est à droite, c’est juste la même séquence en mode miroir…), le tout accompagné par une musique militaire basique, pour éviter qu’on s’endorme. Et là, on peut enfin respirer à nouveau, car le robot de la nana est réactivé. Ouf ! Quand même, quelle pression.
Au bout de 5 interminables minutes, nos trois pilotes arrivent enfin au fond de l’eau et constatent avec effroi les dégâts. Dégâts que nous, spectateurs, ne verrons jamais, faute de budget. Il faut donc se contenter de la narration hasardeuse des trois pilotes.
– « Oh mon dieu c’est trop horrible ! »
– « Sa race, j’ai jamais rien vu de tel ! »
– « ben dis donc quand même, ça représente beaucoup d’eau, un océan… »
C’est magique. Ensuite, rebelote, ils détectent un truc sur leur radar, genre énorme, mais encore une fois, on n’en voit pas la queue.
Tracy (c’est la nana), décide de partir à la poursuite du truc qu’ils ont vu sur leur radar, contre les ordres de la superteam qui les attend à la cantine de la fac au QG de contrôle. Du coup, les deux autres décident de la suivre. Comme l’Amiral craint pour leur survie, il fait éteindre les combinaisons à distance, ce qui -coup de bol-, ne coupe pas l’arrivée d’oxygène. Non parce que sinon ça aurait été un peu con.
L’un des trois robots n’a cependant pas été éteint, car il était trop loin pour pouvoir être déconnecté à distance ! TWIST ! Force Rouge part donc à la recherche d’un poisson géant… pour finir par sortir de l’eau sur une plage publique ! Ah putain, ils sont efficaces, les Sonars de la NASA…
Il demande alors à ces cons de plagistes d’évacuer la zone immédiatement, car c’est dangereux et que sinon ils vont mourir dans d’atroces souffrances douloureuses et désagréables. Et ils font quoi ces cons ? Ils applaudissent en riant et ils prennent des photos avec leurs portables. C’est alors qu’arrive Gode-Zilla (Jean-Piot de son vrai nom), un genre de lézard géant qui colle un coup de tête au robot de Force Rouge. C’est pas sympa, en traitre, comme ça.
Et là par contre, les gens ont peur et se barrent en hurlant. Sur ce, l’armée arrive pour filer un coup de main, parce que bon quand même, l’armée américaine, elle ne sert pas qu’à envahir des innocents et à torturer des prisonniers… Elle sert aussi à tuer des trucs qu’on sait pas ce que c’est.

On atteint un nouveau degré de médiocrité lorsque Gode-Zilla, qui a beau être à genre 500 mètres du ponton où sont postés les militaires qui lui tirent dessus à l’aide de fusils en plastique, parvient à tous les tuer d’un coup de mâchoire. La gestion des distances est aussi respectée dans ce film que les préceptes de Batman le sont par Christopher Nolan (c’est à dire pas du tout, pour ceux qui n’auraient pas compris).
Force Rouge et Gode-Zilla se collent donc des peignées pendant dix minutes, pendant lesquelles le robot cause cent fois plus de dégâts que la créature qu’il combat. Du coup, les militaires envoient un jet coller un missile dans le fion de Gode-Zilla, parce que ça commence à faire long. BOUM! Gode-Zilla est mort ! Ils sont trop forts, ces américains.
Et là, attention, retournement de situation de folie, l’Amiral décide de faire arrêter Force Rouge ! Parce que bon, même s’il a sauvé le monde, faut pas déconner, il a quand même désobéi aux ordres. Et puis en plus y’a plein de morts dans les rues, ça va être relou à nettoyer. Donc hop, au mitard, le héros !
Le scénariste est un génie, la tension est à son comble.
Ensuite, on a droit à une scène totalement inutile, dans laquelle Force Verte va sauver une petite fille dans un restaurant en feu, parce que son père c’est une grosse merde qui ne peut pas aller sauver sa propre gamine lui-même et que la môme est assez stupide pour s’enfermer dans un immeuble en feu. Quand je vous dis qu’ils sont brillants, les américains.
5 heures de film, déjà. Ah non, tiens, juste 34 minutes. Oh putain…
Ma femme me regarde, je comprends qu’il est temps d’activer la fonction magique de… L’avance rapide. On avance donc un peu, jusqu’au moment où… on se rend compte que le monstre qui est mort, ben il était pas tout seul, et c’était un bébé ! Y’a donc son frère qui arrive et il est pas content, parce qu’on a collé un missile dans le fion de son petit frère et que ça, ça plairait pas à grand monde.
Du coup il vient ravager la côte. Escalade de violence oblige, les militaires, ils sont pas contents non plus et renvoient l’armée lui péter la gueule. Tant d’action, j’ai l’impression d’être devant du Michael Bay.
A ce moment-là, Jean-Jacques Fury a une idée de génie : Faire évacuer la zone et balancer l’arme nucléaire. Parce que les américains, ils aiment bien balancer la bombe nucléaire. Et puis c’est fin, comme façon de faire. Mais l’Amiral, il veut pas utiliser la bombe atomique. Alors Jean-Jacques, il est pas content. Mais comme l’Amiral est sympa quand même, il accepte de bombarder la gueule du monstre avec de vieux missiles pourraves récupérés chez les allemands pendant la guerre de 78 (source : Nabilla, historienne Franco-suisse, presque comme les BD de Tintin).
L’excitation d’une telle tension me sèche la gorge. Je n’en peux plus. Pendant ce temps, Force Bleue et Force Verte aident Force Rouge à s’enfuir et ensemble ils vont… picoler dans un bar. D’autant qu’ils ont raison de célébrer, puisqu’un bombardier a foutu une branlée monumentale au frangin de Gode-Zilla, qui est reparti mourir dans l’eau en rampant. Le monde est sauvé… et il reste une demi-heure de film.
J’ai peur. Je crains le pire… Et le pire arrive.

Le sonar super perfectionné des américains leur indique alors qu’un streum encore plus balèze que les deux premier arrive. Genre c’est leur papa. La scientifique sort alors de sa poche 3 paires de Google Glasses et les donne aux pilotes, en leur expliquant qu’ils ont installé un Kinect dans chaque robot et que maintenant, ils vont les diriger en faisant les cons dans le vide, comme quand on a tous découvert Wii Sports (ne niez pas, j’ai des photos). Ah et en plus, maintenant les robots peuvent voler ! Le scénariste mérite un Oscar.
L’armée continue à faire évacuer les lieux, à la recherche de putains de hippies qui seraient restés à la plage pour jouer de la guitare. C’est alors que Denver sort de l’eau. Tin Nin ! Ça va chier !
Ou pas…

Apparemment ils leur fallait des trucs pour combler la demi-heure restante, donc producteurs ont commandé un truc trop fou au scénariste : Un autre monstre, encore plus gros, encore plus puissant, encore plus énervé. Dans la ville, c’est le carnage, les morts s’accumulent. Les robots eux, sont envoyés pour lui démonter le fion à coup de bottes métalliques. Non parce qu’avant ça, ils jouaient à la belote dans un garage. Ils pouvaient pas se préparer à l’arrivée du montre marin en l’attendant sur la côte, vous comprenez. C’est trop prévisible.
Mais c’est compter sans Jean-Jacques, qui l’a toujours mauvaise de ne pas avoir pu lancer sa bombe atomique. Du coup, il passe un coup de téléphone en scrèd au Président, pour lui dire que l’Amiral fait de la merde. Quelle balance, sans déconner.
De leur coté, nos trois Power Rangers sont un peu emmerdés, parce que leurs armes sont totalement inefficaces contre Denver. Et en plus ils se rendent compte que maintenant, ils ressentent « la douleur » de leur robot. À ce niveau là, je ne sais pas s’il faut mourir de rire ou se jeter par la fenêtre en hurlant.
Vu qu’ils sont un peu comme Superman et qu’ils s’en branlent des gens qui vivent là, les héros font s’écrouler un immeuble sur la gueule de Denver, qui pour le coup ne sent rien. Là ça devient chiant pour nos héros, qui sont en train de se demander ce qu’a bien pu branler le scénariste… Heureusement pour eux, Zordon la scientifique a une dernière corde à son arc : Des armes cachées dans les armures !

Leur victoire est donc assurée, non ? C’est pas dit.
En plus, Jean-Jacques Fury donne (en douce, pour pas changer) l’ordre de balancer une ogive nucléaire. Retour sur nos trois héros, qui sont en train de s’exciter dans leurs cockpits, en agitant les bras comme des blaireaux, ce qui m’a fait rire autant que quand je vois des gens jouer à la Wii en se trémoussant et en disant que c’est vachement bien (ne riez pas, ça aussi on l’a tous fait). Mais Jean-Jacques, ça lui fait pas plaisir de voir que les robots vont gagner, parce que du coup ça voudrait dire qu’il aurait lancé l’ogive nucléaire pour rien. Et ça coute cher, ça serait chiant que ça soit retenu sur sa paye. Du coup, il pète un cable et décide de descendre l’assistant mexicain de l’Amiral. Heureusement pour Chico, l’Amiral et la scientifique ont des trucs à dire avant de le laisser tirer. Ce qui énerve Jean-Jacques qui décide alors de tuer l’Amiral. Mais Chico intervient et désarme notre ami borgne au moment où il tire ! Ohlalalalala cette pression !
Chico se jette alors à nouveau sur Jean-Jacques et essaye de lui arracher les oreilles ! Et non, malheureusement, je déconne pas. C’est VRAIMENT ce qui se passe…
Et l’Amiral alors ? Ben en fait il est juste blessé ! Comment il a trop du cul, lui aussi.

Et c’est là que Jean-Jacques Fury sort une ligne de dialogue qui nous a fait pleurer de rire, avec ma femme. L’Amiral a donc du sang sur sa main, puisqu’il applique une pression sur sa blessure. Et Jean-Jacques Fury lui sort (en parlant des gens qui vont mourir) : « Admiral, this blood is on your hands ! » (« Amiral, [leur] sang est sur vos mains !« ) alors que l’amiral A SON PROPRE SANG SUR LES MAINS !
PURE.FUCKING.GENIUS.
Regarder Atlantic Rim, c’est un peu comme prendre des drogues.
Bon c’est pas tout ça, mais il reste encore 6 minutes de film et Denver est encore vivant. Et en plus de ça, l’ogive nucléaire arrive à grande vitesse sur New-York. Et comme le Ranger Vert s’est enfui avec le Ranger Bleu, parce que cette dernière avait un bug de Kinect, Ranger Rouge est tout seul. Mais c’est pas grave, parce qu’il a vu Avengers et que du coup il va faire comme Tony Stark et partir dans l’espace avec Denver et la bombe atomique. Une fois en plein espace, le mec dropkicke Denver au loin et la bombe explose, le renvoyant en orbite et, coup de bol, pile poil au même endroit ou sont tous ses potes. En même temps le monde est petit, je ne suis pas surpris.
Son robot se crashe après une chute vertigineuse et le mec en sort, tranquilou, en deux secondes.
Tout le monde rigole, l’Amiral arrive et checke tous nos héros, SAUF le noir, qui se prend un vent phénoménal et clairement pas scripté, avant de partir en dansant. Encore une fois je n’invente pas, c’est EXACTEMENT ce qui se passe. A ce moment-là j’ai cru que j’allais mourir, tellement je riais.
Happy ending, tout le monde est sauvé, les Power Rangers sont encore venus à bout d’une menace menaçante… et j’ai perdu définitivement une heure trente de ma vie.
Wahahahahahahaa !!!!!!